Wilney Taris

Chavez ! un vrai démocrate

Hugo Chavez suite a sa reelection en 2012credit: AFP PHOTO/JUAN BARRETO
Hugo Chavez suite a sa reelection en 2012
credit: AFP PHOTO/JUAN BARRETO

Je n’ai pas étudié les sciences politiques, mais en écoutant les gens qui parlent autour de moi et dans les différents médias,  je crois comprendre que la démocratie est le meilleur système qui puisse exister actuellement. A chaque fois qu’on veut montrer le caractère inclusif d’une société quelconque, on parle de société démocratique. Société où tout le monde est sensé être égal devant la loi. Je me demande toujours de quelle loi veut-on parler en débitant cette supercherie ? La loi du plus fort peut-être.

Sommes-nous dans un monde inhumain ? Du moins un monde de prédateur qui ne vise que les vrais humaniste ? Sommes-nous vouer à conjuguer la vie des grands hommes au passé inachevé ? Martin Luther King est venu dans ce monde plongé dans un rêve, celui de voir la fin de la ségrégation raciale aux Etats-Unis, il est parti sans se réveiller. Disons mieux sans voir la concrétisation de son rêve. Che Guevara a été lâchement assassiné en combattant pour la liberté des peuples. Et tant d’autres.

Aujourd’hui, c’est le commandant Chavez qui vient de partir. Un commandant au grand cœur qui ne voit que le bien être de son peuple. Mais, beaucoup de personnes le qualifient de dictateur et de je ne sais combien d’autres qualificatifs pas très agréables.

Mais ces médisants, calomniateurs et dépréciateurs du commandant Chavez feraient mieux de la fermer. En fait, je les comprends. Ils se complaisent dans ce monde injuste. Et quand quelqu’un arrive et ose dire non au carcan que l’injustice nous impose, il est déjà prédestiné à clouer au pilori. De toute façon, on a préféré Barrabas à Jésus.

Pour moi la démocratie n’est autre qu’un combat pour l’égalité sociale. Pour que la richesse qui vient de la terre, dont nous sommes tous propriétaire, ne soit plus accaparée par un petit groupe.

Lors d’un échange avec un ami, il me dit : Mon frère regarde les doigts de ta main. Ce que je fais dans l’immédiat.

Lui : qu’est ce que tu vois

Moi : Rien, sinon les 5 doigts.

Lui : Eh bien mon cher, tu vois tes doigts n’ont pas la même grosseur. Donc, on est né pour vivre dans l’inégalité.

Moi : ils n’ont pas la même grosseur, il est vrai mais ils ont tous en commun les parties. Regarde ! Maintenant dis moi s’il y a un doigt sans ongle ?

Lui : je n’ai jamais vu ca

Hugo a été le modèle de la vraie démocratie. En effet, je ne crois pas que ces statistiques peuvent servir de preuve pour un dictateur. A moins que, la dictature prendrait la place de la démocratie dans les bonnes actions.

Sur son règne,  le nombre de médecins est passé de 20 pour 100 000 habitants en 1999 à 80 pour 100 000 habitants en 2010, soit une augmentation de 400%.

700 000 logements ont été construits au Venezuela. Le salaire minimum est passé de 100 bolivars (16 dollars) en 1999 à 2047,52 bolivars (330 dollars) en 2012, soit une augmentation de plus de 2000%. Il s’agit du salaire minimum en dollars le plus élevé d’Amérique latine.

Sans compter les élections qu’il a remportées haut la main. Au moins, James Carter, l’ancien président des Etats-Unis d’Amérique, a eu le courage de déclarer que : le système électoral vénézuélien était le « meilleur au monde ».

Alors qu’ici, en Haïti, où les autorités se targuent d’être un pays démocratique où l’état de droit règne, la loi sur le salaire minimum voté depuis 3 ans, reste sur le feuille de papier du journal officiel du pays sans jamais atterrir dans les usines. Pour les s-elections, n’en parlons pas. Il nous faut toujours des étrangers venir nous tirer au sort nos dirigeants.

Chavez reste un humaniste et un vrai démocrate qui sait comment utiliser le mal pour faire du bien. Car tout à commencer par une tentative de coup d’état.


Les premières fois malheureuses de mon président

Le president de la Republique
Le president de la Republique

Depuis son arrivé au pouvoir, le président Champion ne cesse de défrayer la chronique. Quand il n’envoie pas un journaliste au diable avec un chuintement,  il leur déclare ouvertement qu’il ne les écoute pas. Pauvre peuple qui l’a propulsé à la magistrature suprême de ce pays ! Le message est clair : il ne vous (le peuple) écoute pas.

Lors de sa campagne, il a posé les fesses de son programme sur 4 grands axes : l’Education-Emploi-Etat de droit-Environnement qu’il résumait en quatre E. Je ne vais pas m’attarder sur l’exécution de son programme que j’attends, jusqu’à aujourd’hui, après environ deux (2) ans de mandat, la pose de la première pierre. Comme beaucoup de ces projets qui restent au stade de pose d’une première pierre, disons plus exactement que c’était une première couche de sable posée.

A défaut de mettre en œuvre son programme de campagne, notre président a trouvé un palliatif qui calme bien les maux de promesse Non tenue. Du moins « A l’oral ».

Le programme des premières fois.

Notre champion de Vendée globe en avion n’a rien négligé. Il a été aux pieds du pape Benoit XVI à Vatican pour recevoir sa bénédiction et il sera le premier à garder l’amitié d’un ancien pape. Et qu’est ce qu’il a apporté au pape ? En passant, ça me rappelle un ami qui blaguait en expliquant qu’ « en 1983 le pape Jean Paul II a visité Haïti, quelques temps après le président d’alors, Jean Claude Duvalier a été renversé du pouvoir. Aujourd’hui notre président s’est empressé pour visiter le pape, et voila maintenant il ne sera plus pape à partir du 28 février 2013, le pape renonce à son poste pontifical.

https://www.youtube.com/watch?v=ee4oYOk36sw

Historiquement, il est le premier président à se clouer dans une tribune quelconque à l’étranger au moment où son pays commémore la bataille de Vertières qui lui a permis de devenir un président champion aujourd’hui, comme François Gabart. Sauf que ce dernier a eu son titre en faisant le tour du monde en bateau, et lui en avion.

Quel camouflet pour nos héros de la liberté !

En réalité, ils en ont déjà beaucoup reçu. Mais du genre à les fuir en ce jour si symbolique pour aller se bourlinguer au pays de ses anciens bourreaux est une grande première. Qui pis est, quelques jours après notre champion sera aux cotés des autorités cubaines pour un honneur bien mérité à Jose Marti.

Il est le premier à revenir au pays après avoir arpenté presque toute l’Europe et qui réserve aux journalistes cette déclaration : « La seule chose que je rapporte au pays est une paire de tennis que je me suis achetée ».

Son équipe ne rate jamais une seconde pour rappeler qu’il est le premier à déposer la loi de finance de la république à la date prévue par la constitution. On n’a pas à se féliciter pour avoir respecté une loi parce que le peuple vous a élu pour ça. Paradoxalement, sur son règne la constitution a été violé jusqu’à l’arrestation d’un député en fonction. C’est aussi une grande première depuis la rupture avec la dictature de Jean Claude Duvalier.

C’est la première fois qu’Haïti assure la présidence de la CARICOM. C’est un honneur pour Haïti. Bravo ! Mais dans les coulisses, on parle du  président américain qui s’abstiendrait de rencontrer notre cher chef à cause de son comportement leste. Dieu seul sait combien il serait prêt à donner pour avoir cette photo. Une photo où il serre la main du président Barack Obama, d’autant plus qu’un artiste haïtien, King Kino, opposant à son pouvoir de surcroit, est en train de jouir les délices de cette image tant rêvée par notre cher chef. Kino a eu la chance d’avoir ce diplôme. Celui de poser avec le président Obama.

Jamais un homme n’a aussi incarné un pouvoir. Là aussi, il semble être le premier. Il est élu avec comme slogan « Tèt kale ! » (Crâne rasé), et son crâne est parfaitement rasé. Et dire qu’il n’est pas un président crâne lorsqu’il déclare qu’il n’a rien à perdre parce que son élection à la présidence était la dernière étape de sa vie, serait un affront.

Moi j’attends toujours le nom du restaurant qu’il serait éventuellement le premier président haïtien à y fréquenter. Comme ça, nous ne ferons plus partie de la liste des pays les plus pauvres de la terre, mais de celle des premiers présidents ayant plus de premières fois à son actif.


Haïti : Un pays qui danse le moonwalk

Michael Jackson, en train d'executer le Moonwalk
Michael Jackson, en train d’executer le Moonwalk

En voyant le titre de mon billet, je suis sur que vous êtes en train de vous poser plein de questions. Comment un pays peut-il se lancer dans un exercice pareil ? Vous avez peut être raison. Lorsqu’on sait que ce mouvement est pratiqué par des humains. D’entrée de jeux, pour ce qui n’est pas branché musique américaine, le moonwalk est une danse inventée par James Brown, mais il a fallu un certain Michael Jackson, véritable star mondiale, pour la rendre populaire.  La danse met en scène un danseur qui se déplace à reculons tout en créant l’illusion par ses mouvements corporels qu’il est en train de marcher vers l’avant.

Cette illusion est, semble t-il, belle et bien présente dans le cas d’Haïti, la première république noir indépendante du monde, qui jure de ne jamais laisser passer un trimestre sans le moindre scandale.

Cette année encore, comme chaque année d’ailleurs, Haïti a eu son traditionnel carnaval. Généralement on parle de carnaval national, mais moi délibérément, je préfère ne rien mettre derrière le mot. Parce qu’on peut lui ajouter tout autre nom sauf national cette année. Si entre temps Larousse a donné une autre signification au mot national, je vous demande me pardonner. Mais, s’il se définit encore comme quelque chose qui concerne la nation, je regrette, il n’a pas eu de carnaval national.

Si l’on croyait avoir définitivement tourné la page noir de l’histoire d’Haïti où la censure et le culte de la personnalité règnent en maitre et seigneur, les autorités en disent le contraire. La dernière manifestation culturelle la plus populaire du pays, le carnaval, peut en témoigner.

Le carnaval haïtien a été depuis des années un espace d’expression populaire. Dans les zones rurales, il faut toujours faire attention à ne pas laisser fuiter les comportements jugés anormaux par la société. Sinon, vous serez surpris d’entendre votre nom associé à un chant populaire du carnaval.

Il n’est pas différent pour les groupes musicaux des grandes villes d’Haïti. Notre Roi lion, pour emprunter le qualificatif de mon collègue mondoblogueur Florian, lorsqu’il était musicien, n’a jamais raté l’occasion de tirer à boulet rouge sur le gouvernement d’alors. Ironie du sort ? Aujourd’hui, il n’est plus musicien. Disons plus exactement, il n’est plus à la fenêtre. Il est au timon des affaires.

Le groupe musical Brothers Posse a titré sa meringue carnavalesque de 2013 «Aloral » (A l’oral). Comme à l’accoutumer, les rastas ont jeté un regard critique sur le gouvernement en place. A travers « Aloral », la bande a Don Kato, le chanteur vedette, dénonce  le programme du « Roi lion » qui reste toujours au stade de promesse. Plus loin, il ironise l’ancien musicien de faire atterrir son programme en passant par de nombreux voyages à l’étranger et de longue file voiture blindée sur fond de scandale de sirène.

https://www.youtube.com/watch?v=ZfFNXc6fUY0

« Aloral » a été l’une des meringues les plus appréciées de la population haïtienne, mais en récompense, pour son angle critique, à la dernière minute, le pouvoir  l’a enlevé de la liste des groupes qui devraient participer au défilé des trois jours gras. Alors qu’on croit être en plein dans la démocratie où la liberté d’expression est un préliminaire.

Alors qu’on parle de divorce avec la dictature depuis le départ de Jean Claude Duvalier, aujourd’hui un groupe s’est vu refuser son char pour être critique par rapport au pouvoir. Il est vrai que 27 années se sont écoulées depuis la chute des Duvalier, mais l’impression de laisser les pratiques liées a son régime semble une illusion.

De pur Moonwalk pour notre Haïti chérie !

 


Le transport en commun à Port-au-Prince, un exercice peu agréable

Autobus assurant le trajet Carrefour feuille-centre ville
Autobus assurant le trajet Carrefour feuille – Centre ville

Le transport en commun est le moyen de transport le plus utilisé en Haïti. Ecoliers, étudiants, ouvriers et fonctionnaires l’utilisent tous les jours pour se rendre à leur activité respective. Mais, en regardant les relations entre les passagers eux mêmes et les chauffeurs au quotidien, on se demande s’ils voyagent vraiment en commun ou comme un ?

Une véritable gaguère

Aux heures de pointe, il vaut mieux ne pas s’aventurer à prendre le transport en commun dans le centre ville de Port-au-Prince. Car, monter à bord d’un taptap* ici à Port-au-Prince est un véritable exercice de carnaval où tout le monde se bouscule afin de prendre un siège. Oui ! J’ai bien dit carnaval.

Généralement à la veille de cette manifestation populaire, les propriétaires des gyms font toujours bonne recette, si l’on tient compte de la préparation que font les hommes pour se rendre sur le tatami du site où se déroule le carnaval. Différemment de mon ami Osman Bco185, Ces derniers ne sont pas des apprentis, ils travaillent bien leur musculature.

Bien souvent, je suis inquiet pour certains d’entre eux, parce qu’en regardant la largeur de leurs biceps sur leurs deux pieds de roseau, je me demande s’ils ne se plient pas des fois.

Dans ce tohubohu, l’éducation civique s’évapore. On oublie qu’on doit porter main forte aux enfants et aux personnes âgées. J’ai vu une vieille dame qui a failli se transformer en escalier pour les autres passagers plus costaux, en tentant de récupérer son chapeau tombé par terre. Bien qu’il arrive des fois, que les jeunes soient tombés sur des septuagénaires qui portent encore le pantalon qu’il portait à 30ans.

Des injures au milieu des décibels

Si vous n’êtes pas habitués au carnaval où la guerre des décibels fait rage, vous pouvez vous fier aux taptaps assurant le circuit de carrefour feuille (périphérie Est de Port-au-Prince) pour vous faire une idée. Bien que, ceux du circuit de poste Marchand (centre ville de Port-au-Prince) marchent à très grande enjambées pour les rivaliser. Ces derniers sont réputés pour être de vrais discos ambulants, ils tournent des musiques de toute sorte en boucle sans tenir compte de la volonté des passagers.

Pour les oreilles chastes qui veulent lier connaissance avec les chansons grivoises que certaines stations radio ne diffusent pas, ils peuvent se mettre à bord de ces taptaps et le tour est joué. Il n’y a pas de limite, même les chansons censurées sont coulées à flot.

Et quand le chauffeur se met de la partie pour faire sa recette, il faut que vous soyez sage.  S’il exige de vous faire payer plus que le montant fixé par l’Etat, hâtez vous de le faire. Sinon, il va vous faire une bonne dose d’injures avant de demander à tout le monde de descendre de sa voiture.

Et si vous êtes sensible aux injures qu’on formule sur votre mère, soyez prudent ! En effet, sans rayon X ces chauffeurs doublés d’un disc jockey peuvent vous faire la radiographie de celle qui vous a mis au monde.

Débrouillez vous pour avoir votre voiture privée

Dans ces taptaps, pour être sûr de faire un voyage sans la moindre injure, il faut tout accepter. Payer le chauffeur selon ses caprices, accepter que quelqu’un vous piétine et le féliciter. Le plus gros péché à ne pas commettre, c’est celui de demander à une personne de faire attention à ne pas salir votre chemise. Elle vous répondra automatiquement : « Quand vous avez des chemises comme ça, tachez d’avoir votre propre voiture ». Ensuite d’une façon ironique, elle vous rappelle que le 12 janvier 2010, elle a connu quelqu’un qui en a eu des milliers disparues sous les décombres.

A malin, malin et demie dit-on. Il y a la saison hivernale où une bonne partie la clientèle, je voudrais parler des écoliers et des étudiants, se chôme. En conséquence, les chauffeurs sont devenus sages. Hélas ! Mes compatriotes peuvent tout oublier, sauf le si vous leur avez fait du mal.

*Taptap: Camionette