De GREH ou de force : un mauvais précédent pour les jeunes

26 septembre 2013

De GREH ou de force : un mauvais précédent pour les jeunes

L'ancien président du GREH lors de son Installation en compagnie du ministre des affaires étrangères/ Crédit photo page Facebook MHAVE
L’ancien président du GREH lors de son installation en compagnie du ministre des Affaires étrangères/ Crédit photo page Facebook MHAVE

Aujourd’hui plus que jamais, la météo politique Haïti n’annonce pas un temps clair. De plus en plus, l’onde tropicale qui touche le ciel politique haïtien tend à se transformer en un vrai ouragan, en tenant compte du bras de fer engagé entre l’exécutif et le Parlement. Entre-temps, le jeune leader du Grand rassemblement pour l’évolution d’Haïti (GREH) vient de jeter le pavé dans la mare en acceptant un poste de directeur général au sein d’un ministère. Décision controversée à l’intérieur même de son parti.

C’est devenu un refrain sur les lèvres des différents leaders haïtiens, que ce soient ceux de la classe politique ou de la société civile, ils encouragent toujours les jeunes d’Haïti à s’intégrer dans la vie politique haïtienne. Bien qu’en regardant la configuration des partis politiques haïtiens, plus d’un se questionne et sur le vrai objectif de cet appel. Encouragent-ils les jeunes à venir réfléchir sur la situation politique du pays pour proposer des pistes de solution au problème et déceler de nouveaux leaders ? Ou du moins, constituer une banque de jeunes qui ne sera utile que lorsqu’ils auront besoin des gens pour descendre sur le macadam afin de satisfaire leur ego ?

Il suffit que le mandat d’un chef de parti politique arrive à terme (dans le cas de ceux qui ne s’autoproclament chef de parti à vie) pour qu’un observateur puisse se faire une idée de la dictature qui règne au sein des partis dits démocrates. Dénonciation, report des assemblées générales ou simplement jasement dans les médias à cause du chef qui ne veut pas partir. En conséquence, des dissidents décident de monter eux-mêmes leur propre parti. Comment un jeune va-t-il pouvoir s’intégrer quand les anciens de ces partis ne peuvent s’entendre entre eux.

GREH, de la parole aux actes

Himmler Rebu, fondateur du GREH, a donné le ton en laissant la tête de son parti, il y a quelques mois, à un jeune de 30 ans, Marc Elie Nelson. Sans aller en profondeur pour savoir la véritable motivation de ce choix, on était unanime à applaudir cette décision. Le plus ancien quotidien haïtien a qualifié cette de décision d’« une belle leçon démocratique ». Bien que le colonel Rebu, fort de son passé et de sa capacité à analyser les conjonctures politiques haïtiennes, reste toujours au-devant de la scène politique à travers les médias. Même s’il essaye de se démarquer de son parti dans ses prises de position, certains croient que son ombre plane encore au-dessus du parti.

Aujourd’hui, le jeune président du parti ne l’est plus. Il a été nommé directeur général du ministère des Haïtiens vivant à l’étranger (MHAVE). Une décision qui divise le parti. En effet sur les neuf membres du directoire du parti, 5 ont évité de se mettre autour de la table pour la conférence de presse en signe de protestation. Mais, le président reste attaché dur comme fer à sa décision et visiblement fier.

Est-ce qu’il y a un perdant ?

On ne peut pas rêver mieux. Chef de parti, directeur général d’un ministère c’est déjà beaucoup pour étoffer son curriculum vitae. Mais, prendre un poste au sein d’un ministère sans avoir l’aval de l’assemblée de son parti, à mon avis c’est un acte de trahison.

« Aucune structure politique ne peut être forte économiquement si elle n’est pas à l’intérieur du pouvoir » déclare l’ancien jeune président du GREH pour justifier sa décision. « Forte économiquement ». Car tout dans ce pays se résume à la satisfaction économique. Venant d’un ancien président de parti, il y a de quoi à faire pleurer. Que la décision ait été soutenue par les responsables du GREH, que Marc Elie Nelson l’ait prise de force, c’est un mauvais précédent pour les jeunes conséquents qui désirent se lancer dans la vie politique haïtienne.

Si le colonel Himmler Rebu a décidé, à travers son action, d’ouvrir la voie à la jeunesse, la décision de l’ancien président du GREH, jeune de surcroît, est en passe de la fermer en donnant un vrai argument pour continuer à mettre les jeunes en quarantaine.

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